PERMIS BATEAU

Pour naviguer en France, on doit posséder un permis dès lors que la puissance du moteur dépasse 6 ch (4,5 kW). En revanche, il n’existe pas de puissance maximale. Avec un permis bateau, vous pourrez donc prendre le volant d’un bolide motorisé avec 4 x 350 ch par exemple !

Ce permis n’est pas obligatoire pour les voiliers dont le moteur est considéré comme une motorisation auxiliaire, la motorisation principale étant les voiles.

Le Permis côtier souvent suffisant

Un permis côtier vous interdit de naviguer à plus de 6 milles d’un abri. Un abri est un lieu où l’on peut mettre en sécurité son bateau et son équipage : un port un estuaire, une crique où l’on peut débarquer…

Concrètement, cette distance de 6 milles d’un abri permet d’envisager des croisières entre 2 points distants de 12 milles (2 x 6 milles). À mi-parcours, vous serez toujours à 6 milles de l’abri.

Ainsi on peut pratiquement faire le tour de la France avec un permis côtier. Quelques zones restent inaccessibles comme l’Ile d’Yeu au large de la Vendée, les grandes plages de Landes, de la Gironde au Pays basque ou encore le passage devant l’embouchure du Rhône (Port Camargue, Les Sainte-Marie de la Mer, Fos-Sur-Mer).

Ce permis côtier s’obtient avec une épreuve théorique QCM de 30 questions (connaissance de la réglementation et de la signalisation) ainsi qu’une épreuve pratique (apprentissage succinct de la manœuvre d’un bateau à moteur).

Le Permis hauturier pour gagner le large

Ce permis est demandé dès lors que l’on veut accéder au large. Il sera utile si l’on veut par exemple rejoindre la Corse ou les Baléares depuis le continent. Il s’agit d’une extension du permis côtier, il ne peut donc s’obtenir qu’une fois le premier validé.

Ce permis, uniquement théorique, permet de valider les connaissances sur le tracé d’une route sur une carte (calcul du cap en fonction de la dérive par exemple ou bien déterminer sa position avec 3 relèvements), mais aussi de savoir faire un calcul de marée (règle des douzièmes).

Cas des plans d’eau intérieur

Sur les plans d’eau fermés et les lacs, le permis côtier est nécessaire. Ce n’est pas le cas pour la navigation fluviale qui nécessite un permis spécifique : le permis Fluvial . Excepté le cas de bateaux de location fluviale qui sont exemptés de ce permis pour permettre la location à tous les amateurs sans aucune restriction (outre celle de suivre une rapide prise en main du bateau avec un professionnel au départ de la location).

Et à l’étranger ?

Si vous naviguez à l’étranger sur un bateau qui bat pavillon français étranger (un bateau de location par exemple), il faut se renseigner auprès des autorités du pays concerné. Généralement, la présentation du permis français suffit pour louer un bateau par exemple.

Contrôle, quels sont les risques ?

En mer, ou de retour au port, vous pouvez vous faire contrôler par les Affaires maritime, la Gendarmerie Maritime ou encore les Douanes. Il peut s’agir d’un simple contrôle de routine ou bien suite à une infraction comme un excès de vitesse dans la bande des 300 m par exemple, ou le non-respect d’une signalisation de chenal.

Sachez que si vous n’êtes pas titulaire d’un permis vous risquez 1500 € d’amende, à l’inverse si vous l’avez, mais avez mis en danger la sécurité de personnes, les autorités peuvent vous retirerez temporairement ou définitivement ce permis… Naviguer sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiant est aussi passible d’amende.

Permis bateau difficiles

Si on regarde les statistiques de réussite au permis bateau côtier, on constate un taux de prés de 90 % de réussite au niveau national pour les validations théoriques. C’est donc un permis très accessible. 

Il faut savoir que depuis 2008, ce sont les bateaux écoles qui délivrent les pratiques. Autrement dit, on ne peut plus vraiment parler d’épreuve pratique mais plutôt d’attestation pratique étant donné que seul la présence du candidat à la pratique suffit à la validation. Cela s’explique pour de nombreuses raisons :

En effet, Le but du bateau école est de faire de la formation avant tout. Le cours pratique est fait de telle manière que l’on ne passe au thème suivant que lorsque le formateur comme le candidat estiment que le thème précédent est acquis. La validation est de ce fait automatique.

De plus, grâce au rapport de proximité du formateur et du candidat, les conditions de l’obtention peuvent être nuancées. Par exemple, avec une personne peu expérimentée, on aura tendance à suggérer des premières sorties simples sur un plan d’eau fermé, par bonne météo et un bateau manœuvrable et léger comme par exemple un semi-rigide.

Et puis, Il est impossible de garantir au bout de deux heures et même au bout de 10 heures qu’une personne sachant récupérer un homme à la mer, ou réaliser un appontage dans la situation d’apprentissage du bateau école saura faire ces manœuvres par la suite quel que soit le bateau et la situation comme l’y autorise son permis. Les variables sont trop nombreuses*. Seul un vrai diplôme de capitaine professionnel dont la formation consiste en une alternance entre plusieurs mois de pratique et de théorie peut valider un niveau de savoir faire satisfaisant et encore… Il continuera d’apprendre toute sa vie. Cette validation s’applique donc lors de l’utilisation d’un petit bateau maniable.

Enfin, le savoir faire est une chose, le profil psychologique en est une autre et c’est encore plus difficile à évaluer. En effet, une personne de niveau faible mais prudente vaudra toujours mieux que le meilleur des barreurs qui adopte un comportement à risques. 

En revanche, cette initiation est largement suffisante pour permettre à un débutant une utilisation d’un petit bateau à moteur ou jet-ski de jour, sur un plan d’eau sans difficultés, beau temps, belle mer et proche d’un abri. D’ailleurs, dans certains pays, aucune formation n’est exigée ce qui n’empêche pas la location d’être rentable et l’activité sécurisée. En ce sens, rien ne justifie de « recaler » un candidat pour ce type d’utilisation. Il est important que le candidat comprenne que c’est avec de l’expérience qu’il pourra petit à petit monter sur des bateaux plus gros pour aller plus loin toujours avec prudence.


FACILEDIFFICILE
MOTEURHÉLICE ORIENTABLEHÉLICE FIXE
INERTIEBATEAU LÉGERBATEAU LOURD
CARÈNEPLATEQUILLE
TAILLEPETIT VOLUMEGRAND VOLUME
PRISE AU VENTFAIBLEGRANDE
STATIONNEMENTCOFFREPORT
VENT ET COURANTFAIBLEFORT

*les variables sont bien trop nombreuses : On peut citer par exemple :

– La différence de manœuvrabilité entre un moteur hors bord dont l’hélice est orientable et un moteur in-bord dont l’hélice reste fixe.

– La différence de manœuvrabilité due à l’inertie entre un semi-rigide de 300 kg et la coque acier d’un bateau de voyage de 15 tonnes.

– La différence de manœuvrabilité entre la carène d’un voilier et sa quille dont les virages s’effectuent presque sur place et une plate qui n’a aucun appui dans les virages et tourne donc sur un cercle de giration beaucoup plus large.

– La différence de fardage due au vent qui pousse certains bateaux plus que d’autres.

– La multitude des systèmes de stationnement existant avec des différences significatives comme par exemple l’amarrage en duc d’Albe, en pendille en méditerranée, à quai, sur un ponton, sur catway en Atlantique etc.

– La multitude des spécificités d’aménagement des ports et leur situation par rapport au vent et au courant. Un bateau ne se manœuvre pas du tout pareil dans le vent et dans le courant. Des techniques spéciales existent pour chaque situation et doivent être adaptées aussi au type de navire. 

1. Le permis côtier

Dans un article de La Presse d’Amor, Élodie Coursin, formatrice de permis bateau option côtière explique que “le permis côtier permet de conduire n’importe quel bateau de plaisance à moteur, et les jet-skis avec une certaine motorisation. Tout ça jusqu’à 6 milles des côtes, soit environ 10 kilomètres”.

Le permis côtier est le premier permis nécessaire pour naviguer en mer à bord d’un bateau à moteur. Il vous permettra de naviguer de jour comme de nuit. Ce permis vous autorise à piloter des embarcations dont la puissance du moteur est supérieure à 6 CV. Comme son nom l’indique, le permis côtier vous permettra de naviguer le long des côtes, jusqu’à une distance de 6 milles (11 kilomètres) d’un abri. L’abri désignant tout lieu d’accostage sécurisé pour le bateau et son équipage. Si vous souhaitez naviguer en haute mer, il vous faudra passer le permis hauturier, qui est une extension du permis côtier. En plus de vous autoriser la navigation le long des côtes, le permis côtier vous permet de naviguer dans les lacs et les plans d’eau fermés. En ce qui concerne la taille du bateau, la détention du permis côtier vous autorise à prendre les commandes d’un bateau dont la taille est supérieure à 5,5 mètres. Enfin, le permis côtier est aussi exigé pour conduire des jet-skis dont la motorisation dépasse les 50 CV.

Comment se déroule l’épreuve ?

Pour obtenir son permis côtier, il est nécessaire d’avoir au moins 16 ans. Il faudra également passer par une formation théorique puis pratique :

  • L’épreuve théorique consiste en un QCM de 30 questions, sur divers sujets comme l’utilisation de la VHF et les règles de navigation maritime. Pour réussir cette épreuve, un maximum de 5 erreurs est autorisé.

Attention, à partir du 1er juin 2022, l’épreuve théorique va changer. Élodie Coursin, formatrice de permis bateau chez Bretagne Auto-école explique cela dans un article de La Presse d’Amor : “On va maintenant avoir 40 questions au lieu de 30, et ça pour se mettre au même niveau que pour le code de voiture”.

  • L’épreuve pratique consiste en 3 heures 30 de navigation (1h30 de cours collectif et 2 heures minimum de conduite du bateau). Lors de cet examen, on évaluera vos connaissances des règles de sécurité, des systèmes de communication à bord ainsi que des manœuvres de sortie de port, d’accostage, de virages, de marche avant et de marche arrière.

Le prix du permis côtier peut varier en fonction des écoles. Son coût moyen est de 458€ au total. Il se décompose comme ceci : 350€ pour la formation et 108€ de timbres fiscaux.

2. Le permis hauturier

Le permis hauturier est l’extension du permis côtier. Aussi appelée “extension hauturière” son obtention nécessite la détention préalable du permis côtier. Ce permis confère tous les avantages du permis côtier : navigation de jour et de nuit sans restrictions en termes de taille ou de puissance du moteur de l’embarcation. En plus de cela, il vous permet de naviguer sans limite de distance d’un abri. L’extension hauturière est ainsi le permis mer le plus avancé. Sa formation théorique est plus difficile que celle du permis côtier mais vaut le coup, puisqu’elle vous permettra de prendre le grand large !

Comment se déroule l’épreuve ?

L’obtention de ce permis mer s’obtient après avoir réussi une épreuve théorique et il peut être délivré à partir de 16 ans. L’examen dure 1 heure 30 et a pour objectif d’évaluer plusieurs connaissances :

  • L’utilisation d’aides électroniques liées à la navigation
  • La préparation d’une navigation selon le cap, le vent, les courants et le relèvement
  • La connaissance météorologique
  • La connaissance des phares
  • Les notions de sécurité en mer

Cette épreuve se présente sous forme de questionnaire à choix multiple et une note minimum de 10/20 pour obtenir le permis. Le prix du permis hauturier est de 338€ (300€ pour la formation et 38€ de timbres fiscaux) sans compter les frais de matériel (compas, carte marine, etc.).

3. Le permis fluvial

En France, si vous souhaitez naviguer dans les eaux intérieures, il vous faudra obtenir le permis fluvial, aussi appelé permis plaisance en eaux intérieures. Celui-ci ne vous permet pas de naviguer en mer, mais est nécessaire pour piloter un bateau sur les fleuves, les rivières et canaux. Comme pour les permis mer, le permis fluvial est obligatoire pour conduire des bateaux dont la puissance du moteur est supérieure à 6 CV (4,5 kilowatts). Ce permis n’est donc pas obligatoire pour conduire des bateaux sans permis en eaux intérieures (chez Filovent, nous proposons essentiellement des location de bateaux sans permis – péniche, vedette fluviale sans permis – pour les navigations fluviales). Concernant la longueur de l’embarcation, ce permis vous autorise à prendre les commandes d’un bateau d’une longueur maximale de 20 mètres. Au-delà de cette longueur, vous devrez détenir l’extension grande plaisance fluviale.

Comment se déroule l’épreuve ?

Comme le permis côtier et hauturier, le permis plaisance en eaux intérieures peut être obtenu à partir de 16 ans. Pour l’inscription à l’extension grande plaisance fluviale, il faudra par contre avoir au moins 18 ans. Ce permis pourra être obtenu après avoir passé un examen théorique et pratique. Notez que les détenteurs du permis côtier seront exemptés de la partie pratique.

  • L’épreuve théorique se déroule sous forme de questionnaire à choix multiple. Les questions portent sur des connaissances spécifiques à la navigation fluviale (balisage des eaux intérieures, règles de sécurité et de priorité face aux écluses, utilisation de la VHF). Pour réussir l’épreuve, vous ne devez pas dépasser les 5 erreurs.
  • L’épreuve pratique dure 3 heures 30 et doit être validée par un formateur agréé. Au cours de cette épreuve, le candidat est évalué sur sa capacité à accoster, appareiller et à manœuvrer une embarcation pour passer les écluses.

Le prix de ce permis est en moyenne de 350€ pour l’examen théorique et pratique. S’ajoute à cela 108€ de timbres fiscaux. Enfin, les candidats souhaitant conduire des embarcations de plus de 20 mètres de long dans les eaux intérieures pourront obtenir l’extension grande plaisance fluviale après une formation pratique de 9 heures, dispensée par un centre de formation agréé. Le prix de cette extension s’élève entre 800€ et 1000€, en ajoutant 38€ de timbres fiscaux.

4. Faut-il un permis bateau pour skipper un voilier ?

En ce qui concerne la navigation en mer et dans les eaux intérieures à bord d’un voilier, il n’existe pas de permis spécifique. Vous pourrez donc conduire un voilier, peu importe la longueur et la taille de sa voilure, sans être détenteur de permis. Pour les voiliers qui disposent d’un moteur de plus de 6 CV, notez que le permis bateaux reste obligatoire.

Même si aucun permis ne vous est demandé pour naviguer sur un voilier, il est indispensable de connaître quelques notions théoriques et pratiques avant de partir en mer. Pour assurer la sécurité de l’équipage et profiter d’une navigation sans problème, il faudra connaître les systèmes de balisages, les règles de priorité, le système de marée et la lecture d’une carte marine. Pour les personnes qui souhaitent louer un voilier, le loueur vous demandera sûrement de lui présenter votre CV nautique.

5. Le permis bateau français est-il valable à l’étranger ?

Notez qu’il n’existe pas de permis de plaisance international ou européen. Si vous souhaitez skipper un bateau à l’étranger, je vous conseille donc de vous renseigner à l’avance sur les conditions et la législation du pays concerné pour savoir quel permis est nécessaire. Lors d’une navigation dans un pays, la nationalité du navire (l’état dans lequel il est immatriculé) désigne la réglementation qui s’impose. Si vous naviguez sur un bateau français à l’étranger, c’est la réglementation française qui s’impose en matière de conduite. Enfin, dans le cadre d’une location de bateau, le permis français est reconnu dans les pays européens, il devra être traduit en anglais ou dans la langue du pays. Attention, il peut vous être demandé de détenir un permis VHF pour naviguer à l’étranger. C’est le cas pour la Croatie. Il faut qu’au moins une personne à bord soit titulaire du CRR (Certificat restreint de Radiotéléphonie – certificat VHF). Pour en savoir plus sur l’obtention du CRR, rendez-vous sur le site de ANFR.

Bon à savoir : pour réaliser des navigations côtières ou en eaux intérieures dans des états étrangers, ainsi que réaliser des traversées entre plusieurs pays, il faudra être détenteur du CPI (Certificat International de Conducteur d’Embarcation et de Plaisance). Il s’agit d’une traduction officielle internationale de votre permis bateau français, vous pouvez faire les démarches pour l’obtenir.

Pour finir, nous avons vu que la navigation à bord d’un voilier ne nécessitait pas de permis en France (pour les moteurs dont la puissance est inférieure à 6 CV), mais certains pays en exigent un :

  • Allemagne, Autriche, Luxembourg, Portugual, Espagne, Italie : obligation de permis pour les voiliers mesurant plus de 5 mètres de longueur.
  • Suède : obligation de permis pour les voiliers mesurant plus de 12 mètres de longueur.
  • Suisse : obligation de permis pour une surface de voile supérieure à 15 m2, même s’il n’y a pas de moteur.

Vous savez maintenant tout sur les différents types de permis bateau en France, leurs spécificités, les épreuves obligatoires pour les obtenir et leur équivalence à l’étranger. N’oubliez pas, même si la navigation sur voilier en France ne demande pas de permis spécifique, une connaissance des bases théoriques et pratiques de la navigation reste la clé pour profiter d’une belle navigation et éviter les dangers. En cas de doute pour sur le permis nécessaire pour votre prochaine navigation, n’hésitez pas à contacter les conseillers de Filovent, ils répondront à toutes vous interrogations !